Prévue pour organiser la CAN 2023, la Guinée a accepté le glissement de calendrier. Ce sera donc pour 2025. Et la question d’une organisation conjointe avec le Sénégal, voire avec la Gambie et la Mauritanie, est désormais posée.
Il s’est passé beaucoup de choses en Afrique depuis le 30 novembre dernier et le retrait de la CAN 2019 (15 juin-13 juillet) au Cameroun,finalement attribuée à l’Égypte. Les Camerounais ont accepté l’idée d’organiser l’édition de 2021, initialement confiée à la Côte d’Ivoire. Laquelle ne voit pourtant pas tout à fait les choses ainsi. La Fédération ivoirienne de football (FIF) a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), soutenue par le Comité d’organisation local, alors que l’État est plutôt favorable à un glissement de calendrier, repoussant à 2023 la venue du gratin du football continental dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.
Et il y a donc la Guinée, dont l’agenda, avant cette fameuse journée du 30 novembre, prévoyait l’organisation de la CAN en 2023. Depuis, elle a accepté, sans trop se faire prier, d’attendre deux ans de plus pour organiser la compétition pour la première fois de son histoire.
LA GUINÉE VA BÉNÉFICIER D’UN DÉLAI SUPPLÉMENTAIRE POUR EFFECTUER TOUS LES TRAVAUX NÉCESSAIRES
Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), le confirme. « Il y a eu des discussions entre l’État guinéen et la CAF. La Guinée va bénéficier d’un délai supplémentaire pour effectuer tous les travaux nécessaires. Il y a déjà des choses qui existent : nous avons deux stades à Conakry, celui de Nongo, qui est tout récent [50 000 places, édifié par le groupe chinois Shanghai Construction, ndlr], et celui du 28-septembre (25 000 places). Mais il y a encore des choses à faire ou à améliorer. Une CAN, ce n’est pas seulement des stades ou des terrains d’entraînements. »
Une organisation à plusieurs ?
À l’origine, en plus du site de Conakry, quatre autres villes avaient été sélectionnées pour accueillir la compétition : Labé, Nzérékoré, Kindia, Boké et Kankan. Mais depuis quelques jours, il n’est plus totalement certain que la Guinée organise seule la compétition. Augustin Senghor, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), a évoqué un ticket Guinée-Sénégal, éventuellement élargi à des pays comme la Gambie et la Mauritanie.
SENGHOR : « SI LES FÉDÉRATIONS S’ENTENDENT, CE SERA PLUS AISÉ DE CONVAINCRE NOS AUTORITÉS RESPECTIVES »
« À ce stade, je n’ai pas eu l’aval des autorités de mon pays. C’est lors d’une discussion avec Amadou Diaby, le vice-président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), que j’ai parlé de cette hypothèse. La première des choses à faire, c’est de rencontrer un à un les présidents des fédérations éventuellement intéressés par le projet, puis d’organiser une plateforme. Si nous nous entendons, à deux, à trois ou à quatre, sur la faisabilité d’une CAN conjointe, ce sera ensuite plus aisé de convaincre nos autorités respectives », explique le dirigeant.
L’État sénégalais envisageait cependant de se pencher sur la possibilité d’organiser la CAN, mais de manière autonome. « Le Sénégal a des atouts. À Dakar, le stade Olympique (50 000) est en phase de construction, il y a le stade Léopold-Sédar-Senghor qui va être rénové, et d’autres site comme Saint-Louis, Ziguinchor, Mbour, etc… Mais je pense qu’organiser une CAN avec la Guinée, la Mauritanie et la Gambie est une idée à creuser », poursuit Senghor.
Souaré prêt à rencontrer Senghor
Depuis Conakry, Antonio Souaré ne dit pas non. « Pourquoi pas, en effet. En 2012, la Gabon et la Guinée équatoriale avaient organisé la CAN, et cela s’était bien passé. Nous parlons de quatre pays proches géographiquement, dont certains partagent des frontières communes. Personnellement, je suis pour toutes les initiatives qui peuvent favoriser le développement de l’ouest africain. À ce jour, je n’ai pas eu de contact direct avec Augustin Senghor. L’idée ne vient pas de moi, mais s’il veut m’appeler et me rencontrer, je suis tout à fait ouvert à la discussion », explique le président de la Feguifoot.
Du côté de la Mauritanie et de la Gambie, l’idée d’Augustin Senghor ne laisse pas indifférente. Les deux pays sont moins bien équipés que la Guinée et le Sénégal dans le domaine des infrastructures sportives. É Nouakchott, un stade de 30 000 places doit cependant être bientôt construit, alors que le stade de l’Indépendance de Bakau, à l’ouest de Banjul, la capitale gambienne, peut également accueillir 30 000 personnes et a été rénové en 2011. Lors d’une récente visite en Gambie, Augustin Senghor avait évoqué l’idée d’une CAN élargie avec son homologue Lamin Kaba Bajo. Et l’ancien ambassadeur de Gambie au Maroc lui avait prêté une oreille attentive…
in JeuneAfrique