Que se passa pour en arriver là ? c’est la question sur toutes les lèvres, après que le processus a été mené à son terme sans que la menace d’un nouveau blocage ne prospère.
Le dénouement heureux de la crise qui a miné des années durant la maison du football Guinéen, n’est plus un vœu pieux. C’est désormais une réalité qui sera à jamais gravée dans les marbres de l’histoire tourmentée du football Guinéen.
Pour y arriver, sans doute, le temps a joué sa partition. Il a eu raison de l’ardeur des frondeurs qui ont fini par se raviser. Sous contrainte ou de bonne foi, peu importe.
Ce qui est à retenir, c’est que les 65 membres statutaires ont tous répondu à l’appel. Mieux, ils ont tous voté. Ils ont, à cet effet, refusé d’être des acteurs passifs du choix de leurs nouveaux dirigeants. Ça, c’est acté !
L’autre fait majeur qui fait délier les langues, c’est l’élection de Bouba Dinah Sampil. L’homme a surpris. Il a été annoncé perdant après son divorce d’avec KPC, le président du Hafia, l’un des acteurs essentiels du football Guinéen.
Malgré tout, l’ancien Président de l’ASK a tenu et a cru en ses chances, en redoublant d’efforts avec de nouvelles approches. Il a fini par s’imposer aux élections avec 38 voix sur les 65 possibles, creusant un grand écart avec son poursuivant direct, Almamy Sylla, arrivé deuxième avec 28 voix.
Bouba est incontestablement un passionné du football. Il s’est saigné pour le football. Au propre et au figuré.
Avec l’ASK, son club de cœur, il a connu des succès au point de tutoyer le sommet du football africain, avec une finale de la coupe CAF, hélas, perdue face à l’Etoile du Sahel (Tunisie).
Avec le même club, Bouba a connu des désillusions. Mais en dépit de ses mésaventures, il y est toujours resté.
Bref, le parcours de l’homme est jalonné de succès et de grands défis non relevés.
Sa victoire peut amener à ressasser dans ce passé pour interroger sa capacité à réussir sa mission. Celle de rassembler d’abord les acteurs, avant de développer le football, car on redoute chez l’homme une volonté de rendre des coups. Surtout quand on a un certain Salifou Camara Super V, considéré comme un trop grand revanchard, qui murmure dans ses oreilles et qui a, d’ailleurs, l’exclusivité de l’attention du nouveau chef, il y a lieu de craindre. Il y a lieu de redouter une crise simplement différée grâce à ces élections.
Malgré ce risque, on peut espérer que le nouvel élu à la tête de la fédération guinéenne de football, va déjouer tous les mauvais pronostics, pour faire de son règne un modèle de gestion.
Mognouma Cissé