Arrivé en France il y a quelques semaines pour faire des essais dans différents clubs français, le jeune milieu de terrain du Santoba, Mady Camara est dans la nature depuis le week-end dernier. Disparition rocambolesque, incrédule et difficile à comprendre pour ceux qui travaillaient sans relâche sur le dossier du gamin, âgé de 18 ans. La structure AKBety, principal acteur de la venue de Mady Camara dans l’Hexagone, n’arrive toujours pas à réaliser ce qui vient d’arriver. Avant vendredi dernier, personne n’a soupçonné une intention d’évasion ou de fuite.
Au terme d’un essai satisfaisant au Standard de Liège, Mady Camara a rejoint Marseille via Bruxelles pour rentrer à Conakry, 48 heures avant l’expiration de son visa. Toutefois, il se trouve que le gamin ne voulait pas rentrer dans son pays. Il ne le fait savoir à personne. En promenade sur la Canebière, il se fait la belle en laissant toutes ses affaires derrière. Éberlués, interloqués, les agents de la structure AKbety se lancent à sa recherche. Sans succès. Téléphone fermé. Aucune réponse sur les sms. Pas de réaction sur les réseaux sociaux, même s’il est régulièrement présent sur Facebook. Silence radio.
Il y a 48 heures, les agents ont fait une déposition en bonne et due forme dans un commissariat de Marseille pour signaler la disparition du Guinéen. « Nous avons appelé un peu partout. Dans les hôpitaux et même dans les morgues. Vous vous rendez compte! Pour nous, c’est vraiment très dur », nous déclare l’un des conseillers du joueur, choqué par ce comportement qui renvoie une image très négative des jeunes joueurs guinéens.
Considéré comme un gamin très talentueux, Mady Camara, “Yekini” pour les intimes, a choisi le chemin de la clandestinité sur le Vieux Contient en dépit des opportunités qui s’offraient à lui. « Partout où il est passé, il a été apprécié. Avant d’aller au Standard en Belgique, il avait fait deux tests en France, un à l’AJ Auxerre et l’autre à Dijon. Ces deux clubs ne pouvaient pas le signer directement car ils avaient des dossiers prioritaires. Et je rappelle que c’est la deuxième fois qu’on l’emmène faire des tests en France. Si vous vous rappeler, il a fait un essai à Montpellier l’année dernière. Nous, on a toujours cru en lui. C’est ce qui fait qu’on a continuer à investir sur lui et à travailler sur son dossier. Ce n’est pas pour rien que nous l’avons même proposé à l’Ajax d’Amsterdam. Mais là, nous tombons des nues », regrette l’un des conseillers.
Au Standard de Liège, tous les membres de la direction sportive étaient convaincus que le gamin a un talent, après une dizaine de jours d’essai. « Il s’est bien comporté, nous a-t-on dit malgré le froid et le mauvais temps pour un gamin qui vient de Conakry. Ils nous ont confié qu’ils veulent le revoir à la fin du mois de mars ou au début du mois d’avril prochain avec leur groupe professionnel », a-t-on appris.
Pour avoir choisi le chemin de la clandestinité, le joueur du Santoba met définitivement sa carrière de footballeur entre parenthèses. Inutile de rappeler qu’aucun club ne va prendre le risque d’ouvrir ses portes à un jeune sans papier.
Avec : guineenews.org