Tout fraîchement rentré en guinée d’un long périple qui l’a conduit dans 47 villes françaises, Charles André Délamou président de la fédération guinéenne de pelote basque (FGPB) a accordé un entretien ce Mercredi à notre rédaction. Dans cet entretien, le jeune nous a déballé son projet de pelote basque qui est une discipline sportive méconnue du public guinéen. Il compte dans les jours à venir de dynamiser ce sport et le répandre sur tout le territoire local à travers ses stratégies de promotion dans les écoles. Charles André Délamou bénéficie aussi du soutien pas de moindre de la fédération française de pelote basque et d’autres partenaires qui œuvrent pour la mise en pratique du projet.
Bonne lecture à tous!
Guinée sport : bonsoir monsieur Charles André Delamou
Charles André Delamou : Bonsoir monsieur le journaliste
Guinée sport : présentez – vous Svp.
Charles André Delamou : Je suis Charles André Delamou, président de la fédération guinéenne de pelote basque.
Guinée sport : Justement nous avons appris que vous êtes porteur d’un projet sportif en faveur de la Guinée, de quoi s’agit – il ?
Charles André Delamou : il s’agit de la pelote basque. C’est une discipline sportive très connue à l’étranger, qui se pratique en Europe et en Amérique aussi. Du coup la fédération internationale se bat pour vulgariser la discipline en Afrique. Parce que leur souhait est qu’elle participe aux compétitions olympiques. J’avais été pour la première fois en France en 2012 et du coup étant animé d’un sentiment patriotique d’apporter des opportunités à la guinée j’ai fait la connaissance d’un cadre technique de la fédération française de pelote basque qui s’appelle Benignak Cazeneuve avec lui nous avons parlé du projet de pelote basque. Et m’ a explique que la fédération internationale se bat pour vulgariser la discipline en Afrique ben je lui ai dit que je suis intéressé à ce qu’on développe dans mon pays, la guinée. Parce que c’est un pays très sportif, très jeune. Je pense que ça intéresse les jeunes. A mon retour en guinée j’ai pris contact avec les autorités, les cadres du ministère des sports pour avoir déjà un agrément via le ministère de l’administration du territoire pour déjà créer la fédération, chose qui fut fait. On se battait maintenant pour des stratégies de mobilisation de fonds pour pouvoir construire l’infrastructure de notre discipline, connaissant les réalités de notre pays où le sport n’est pas la véritable priorité pour des autorités politiques, surtout que moi, je me bat pour apporter quelque chose à mon pays. Donc il fallait que je me batte dans ce sens pour trouver les fonds nécessaires pour pouvoir aider la guinée. Du coup on a créé une association à Bordeaux (France) 2014 qu’on appelle association Avenir Jeunesse Guinée dont le site est : www. aajg.fr et Benignak Cazeneuve en est le président. On a mis en place des stratégies de mobilisation de fonds et dans un deuxième temps j’étais allé en 2015 pour suivre la formation pédagogique à la discipline et aussi une formation d’éducateur à Bordeaux. On a commencé à vulgariser la discipline dans les écoles en initiant les élèves ici en guinée, on a même reçu au mois de Février deux cadres de la fédération internationale qui étaient venus pour des séances d’initiation où nous avons formé une dizaine de professeurs d’éducation physique qui pratiquent la discipline dans leur école. Nous sommes reconnus au ministère des sports. Tout ce que nous faisons ils le savent. A Bordeaux nous avons mis en place notre association. Et cette année j’ai été en France, je suis en Guinée il y’a deux semaines, nous avons fait un tour de France pendant trois (3) mois pour mobiliser des fonds et on est parti de Moellons qui est une ville du pays basque. Où on faisait la vente des espadrilles. En fait, les espadrilles ce sont des chaussures fabriquées en moellons, elles sont d’origine basque. On faisait le tour pour vendre ces chaussures là de ville en ville et les bénéfices sont versés à notre association pour la construction de la l’infrastructure en guinée. Donc c’est une manière d’aider la jeunesse de mon pays, ayant eu la chance d’aller en Europe côtoyer des bonnes personnes dans le Sud Ouest de la France. Au total nous avons fait le tour de quarante sept villes qui nous a permis de vendre deux milles paires d’espadrilles et l’objectif était de vendre cinq mille, mais, on en a vendu deux milles. Et donc On a eu de fonds qui nous permettent de construire l’infrastructure de pelote basque et nous allons profiter de construire aussi un centre de santé parce que quant on parle de sport il faut un suivi médical des athlètes pour savoir qui peut faire le sport qui ne peut pas le faire. Donc on veut vraiment aider nos athlètes dans un certain bain d’encadrement, une certaine hygiène de vie qui va leur permettre de représenter la guinée dans les compétitions internationales de pelote basque.
Guinée sport : Justement, parlant de la pelote basque, il s’agit de quoi réellement parce que c’est une discipline un peu récente en guinée ?
Charles André Délamou : oui, c’est une displine sportive un peu récente en guinée. La pelote basque a la base se joue sur un mur en un contre un ou en deux contre deux. En fait, c’est un mur de face de neuf mètres, d’une largeur de dix mètres et d’un mur de gauche d’une longueur de trente mètres plus une hauteur de neuf mètres. Donc du coup il faut juste taper la balle. Ce sont des balles qui rebondissent extrêmement vite, il faut l’a tapé sur le mur d’en face et qu’elle rebondisse une fois afin que l’adversaire la reprenne.
Guinée sport : ces balles sont conçues uniquement pour ça ?
Charles André Délamou : oui, ce sont des balles qui sont uniquement conçues pour la pelote basque. La pelote est accessible aux filles tout comme aux garçons .
Guinée sport : à date qu’elles sont vos chances et vos difficultés pour aboutir à un véritable résultat avec ce projet ?
Charles André Délamou : du côté de l’hexagone on a aucune difficulté, on a tous les contacts, on a les appuis. D’ailleurs, j’ai l’occasion de vous informer que nous avons signé un partenariat avec la SMB ( Société Minière de Boké) qui est partenaire officielle, elle va nous accompagner financièrement pour la construction de l’infrastructure de pelote. Le Directeur général de la SMB, monsieur Frédéric Bousig, il a joué a la pelote quand il était gamin, il est aussi du Sud Ouest, il connaît aussi un peu la discipline. On a signé un partenariat avec eux puisque quand il s’agit d’aider la jeunesse, ils s’engagent toujours. Pour le moment la seule difficulté est que je me bat aux côtés du ministère des sports pour mettre un espace à ma disposition pour la construction du fronton. Je pense que le ministre et ses cadres sont censés mettre un espace de taille à notre disposition pour pouvoir construire notre infrastructure puisqu’avant tout ce projet est d’une utilité publique.
Guinée sport : Alors quand vous avez saisi le ministère des sports, quelle est la réponse qu’on vous a donnée ?
Charles André Délamou : non, ça est en cours. Il y’a deux jours j’étais avec le directeur national des sports, Monsieur Kabassan qui se bat vraiment pour qu’on ait non seulement la délégation du pouvoir, puisqu’on a pas encore la délégation du pouvoir, mais, moi ce n’est pas ma priorité, c’est d’abord avoir un espace devant servir à la construction de l’infrastructure. Et bientôt la délégation du pouvoir sera signé et un peu plus tard nous espérons avoir l’espace. Il m’a fait comprendre que le ministre est en congé, à son arrivée je pense qu’ils vont relancer le dossier, vu que je suis de retour avec tous les dossier que j’ai et tout ce qu’on a eu à faire à l’honneur de la guinée.
Guinée sport : quelle est la stratégie que vous disposez pour répandre ce sport sur tout le pays?
Charles André Délamou : Bon! Ma stratégie est très simple, c’est vulgariser la discipline d’abord dans les écoles. D’ailleurs on est en partenariat avec quelques écoles et continue à tisser des partenariats avec différentes écoles à Conakry ainsi qu’à l’intérieur du pays, pour qu’il ait des compétitions inter – scolaire et après on parlera du championnat. En bref, nous passons des écoles pour vulgariser notre discipline.
Guinée sport : un dernier mot avant de clore cet entretien Monsieur Délamou.
Charles André Délamou : mon dernier mot c’est envers les autorités du pays qui doivent comprendre vraiment qu’elles doivent accompagner les projets juvéniles. C’est-à-dire facilité la tâche aux jeunes qui ont des initiatives. Parce que souvent des jeunes guinéens à l’étranger sont pessimistes pour le développement de la guinée. Ils pensent qu’en guinée ça ne va pas ,rien ne va. Mais en guinée pour que ça aille il faut que chacun de nous contribue à l’épanouissement socio-économique du pays. Chacun doit mettre sa pierre dans son domaine de prédilection et du coup l’État aussi à son tour doit faciliter la tâche à chaque guinéen. Je pense le seul message aussi que je peux passer aux jeunes guinéens, c’est de croire en l’avenir de ce pays, qu’on se donne la main, qu’on essaye de faire bouger les choses bien.
Guinée sport : merci!
Charles André Délamou : merci aussi !
Propos recueillis par Hamidou BANGOURA : 00224-628-95-94-04