Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Cameroun n’a pas abordé la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF sous les meilleurs auspices. En effet, plusieurs habitués de la sélection ont renoncé à faire le déplacement au Gabon pour se concentrer sur leur carrière en club. Malgré leur absence, les 23 joueurs retenus ont pourtant su tisser des liens étroits. Au terme d’une finale âprement disputée, ils ont créé la surprise en dominant l’Égypte (2:1), après avoir un temps été menés au score.
Omniprésent tout au long du parcours des Lions Indomptables, le défenseur Ambroise Oyongo revient pour FIFA.com sur l’état d’esprit qui anime cette sélection et les perspectives camerounaises à quelques mois de la Coupe des Confédérations de la FIFA, Russie 2017.
Ambroise Oyongo, que ressent-on en devenant champion d’Afrique ?
C’est fabuleux. Nous revenons de tellement loin. Nous avons travaillé dur et rien ne nous a été épargné. Nous avons affronté toutes les grandes équipes africaines. Nous avons joué contre le Sénégal, le Ghana et maintenant l’Égypte. Je pense que nous méritons ce titre. Ça n’était pas gagné, mais nous sommes désormais les champions. Si nous sommes allés au bout, c’est parce que nous sommes des guerriers. Nous pouvons être heureux. Aujourd’hui, nous récoltons les fruits de nos efforts.
Quand avez-vous eu le sentiment que votre rêve d’une cinquième couronne continentale pourrait devenir réalité ?
Nous avons pris conscience de notre potentiel en battant le Sénégal, qui était sans doute la meilleure équipe de la compétition. Après avoir dominé un tel adversaire, nous savions que le titre était à portée de main.
Vous attendez-vous à des festivités extraordinaires à votre retour au Cameroun ?
Évidemment. Nous sommes champions. Ça n’arrive pas tous les ans. De nombreux joueurs n’atteignent jamais de tels sommets, certains n’y parviennent qu’une fois dans leur carrière. Le Cameroun était en retrait depuis si longtemps. Nous voulions absolument gagner quelque chose. Nous n’avons rien fait pendant 15 ans. Aujourd’hui, tout le pays est en liesse. On va fêter ça !
Quand avez-vous prévu de rentrer dans votre club, l’Impact de Montréal ?
J’ai de la chance, on ne m’attend pas avant le 15 février. Nous sommes en pleine préparation de la prochaine saison. Il faut que je récupère un peu. Je vais parler à mon équipe parce qu’il me faudra sans doute quelques jours de repos pour me remettre.
Vous avez disputé une Coupe du Monde U-20 de la FIFA. Ces deux compétitions se ressemblent-elles ?
Pas vraiment. La CAN est plus difficile car on y croise des joueurs qui évoluent dans les meilleures équipes du monde. J’ai affronté des joueurs de grand talent dans ce tournoi. Je me suis retrouvé face à Mohamed Salah, Christian Atsu ou encore Pierre Emerick Aubameyang. J’ai aussi éprouvé de grosses difficultés contre Sadio Mané. En Coupe du Monde U-20, vos adversaires sont plus jeunes. C’est un peu plus facile. Affronter un Atsu ou un Salah, c’est une autre paire de manches.
Le Cameroun est désormais qualifié pour la Coupe des Confédérations en Russie. Quels atouts entrevus au Gabon pourraient vous servir pour la compétition ?
Nous allons bien préparer cette compétition. Nous avons une belle équipe et si notre préparation est à la hauteur, comme c’était le cas pour la CAN, nous avons les moyens de réussir quelque chose. Notre force, c’est l’état d’esprit qui règne dans notre équipe. Nous formons un vrai groupe et si tout le monde respecte les consignes du sélectionneur, rien n’est impossible. Il faut rester unis et concentrés. Nous n’avons pas de grandes stars, mais nous avons la bonne mentalité. Regardez l’Allemagne : individuellement, ses joueurs ne sont pas forcément les plus brillants, mais on sent qu’il y a un groupe, un collectif. C’est le secret de sa réussite.
Pendant la Coupe des Confédérations, vous allez trouver face à vous des adversaires encore plus prestigieux. Êtes-vous impatient de relever ce nouveau défi ?
Quand on joue au football, il faut être prêt à défier les plus grands. On s’y prépare et on se concentre pour être à la hauteur. Pour moi, tout va bien. Je joue en MLS mais j’affronte régulièrement quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète. Ce n’est pas évident. Nous allons peut-être nous retrouver face au Portugal de Cristiano Ronaldo. Ce sera dur, mais c’est le football. Il faut se battre pour gagner le droit de se mesurer aux meilleurs.