La saison automobile 2016 a refermé ses portes mercredi soir, à l’occasion de la remise des récompenses aux champions. L’occasion de faire un bilan avec Jean-Philippe Tribord le président de l’ASA Équateur, organisatrice des compétitions. Entretien.
Quel bilan dressez-vous du championnat 2016 de rallye automobile ?
Nous avons vécu une saison très difficile en terme d’organisation, avec seulement six courses au programme. Le bilan est donc plutôt mitigé. Certaines courses ont dû être reportées, parfois annulées, faute d’équipages sur la ligne de départ. Par contre, lorsqu’elles ont eu lieu, les courses ont été très disputées. Et la compétition a été belle.
Quelles ont été les difficultés ?
Le problème majeur a été le manque de concurrents à s’engager pour une course. Ça a été le cas pour le dernier rallye de la saison qu’on a été obligé d’annuler, faute de participants sur la ligne de départ.
Le sport auto a besoin, pour exister, d’être accompagné (pilotes et organisation) financièrement. En Guyane, l’argent fait défaut. Le sport auto est-il en train de mourir ?
Non, je ne dirais pas ça. Des voitures, en état de faire de la compétition, il y en a chez nous. Après, même si trouver des sponsors n’est toujours évident, je pense qu’il s’agit plus d’un manque de motivation que les pilotes ont à s’engager pleinement dans une compétition auto.
Justement, à l’instar du champion 2015, Thierry Defaye, qui n’a pas défendu son titre en 2016 et a choisi de courir en Martinique et en Guadeloupe, comment expliquer le désintérêt de ces pilotes ? N’y a-t-il pas une certaine lassitude par rapport aux circuits proposés ?
Partout ailleurs, ce sont les mêmes circuits que rencontrent les pilotes au fil des saisons. Donc, pour moi, ce motif ne tient pas la route, sans jeu de mot. Après j’avoue que je n’ai pas encore compris les raisons qui expliquent que certains préfèrent garder leur voiture montée pour la course dans leur garage.
Pour revenir à la compétition, avec seulement six courses, le championnat 2016, et par conséquent le champion, Lionel Louisor, est-il un champion au rabais ?
Bien sûr que non! Il y a eu effectivement six courses dans la saison, mais sur l’ensemble de ces compétitions, la bataille entre pilotes a fait rage. Pour départager Lionel Louisor et Gilles Legrand, tous les deux à 46 points, il a fait fallu faire jouer un point du règlement. Avec un nombre supérieur de victoires, trois contre deux pour Legrand, c’est Louisor qui a raflé la mise. Après, j’ai bon espoir que le sport auto reprendra du poil de la bête en Guyane, notamment dès l’année prochaine, grâce à l’arrivée de quelques jeunes pilotes sur le circuit.
Du côté des jeunes, le championnat de run prend chaque année un peu plus d’ampleur. Est-il un bon tremplin pour attirer les nouveaux pilotes vers les courses de rallyes ?
Bien sûr. Nous allons accentuer ce type de compétition. Les jeunes pilotes qui ont franchi le pas cette saison sont issus du run. J’ai bon espoir que le sport mécanique va reprendre dans le département. Nous avons aussi un projet de circuit. Le dossier est déjà bien avancé avec la fédération. Après il nous restera à trouver les accords avec les politiques, notamment la CTG, pour nous accompagner dans le financement.
N’avez-vous pas, après toutes ces années, envie de passer la main ?
Je ne sais pas. Une assemblée générale est prévue au début du mois de mars pour la reconstitution du bureau. Si une personne est volontaire, a envie de véritablement s’investir, je serai très heureux de lui passer le flambeau.